Pour vous escroquer, les fraudeurs développent parfois de grands talents d’acteurs et une puissante force de persuasion, surtout quand ils se font passer pour un ami, un membre de la famille ou une autre connaissance. Voici quelques conseils pour démasquer la fraude à la demande d’aide de vos soi-disant amis.
Les faux amis en détresse et la fraude à la demande d’aide n’est pas un phénomène récent, elle existe déjà depuis une vingtaine d’années. Pourtant, elle fait encore des victimes chaque jour. Cette fraude s’organise ainsi : quelqu’un se fait passer pour l’un de vos amis, une connaissance ou un membre de votre famille. Il arrive aussi que le fraudeur écrive à vos connaissances en utilisant votre nom, par exemple par e-mail, par SMS, sur les réseaux sociaux ou via message sur une application. L’objectif est toujours le même : votre pseudo fils, tante ou ami vous demande une aide financière.
D’une manière ou d’une autre, le fraudeur parvient à mettre la main sur votre liste de contacts ou sur une liste de contacts dans laquelle vous figurez, par le biais d’un compte e-mail ou d’un numéro de téléphone portable piraté, par exemple. En recoupant les informations trouvées sur Google et les réseaux sociaux, entre autres, le fraudeur déduit qui sont les amis proches ou les membres de la famille, ce qui lui permet d’approcher chaque victime de manière très ciblée.
Il arrive que le fraudeur vous contacte à partir d’une adresse e-mail ou d’un numéro de téléphone mobile inconnu, en invoquant généralement une excuse comme : « Mon téléphone a été volé et j’utilise le smartphone d’un ami. » Ou « Salut papa, j’ai eu des problèmes avec mon ancien téléphone, voici mon nouveau numéro. » Ou encore « Bonjour maman, mon téléphone ne fonctionne plus, je l’ai oublié dans une poche et il est passé à la machine à laver... ». Mais le message peut également être envoyé depuis une adresse e-mail ou un numéro de téléphone mobile connu.
Votre fille a perdu son smartphone, votre ami est à l’étranger et son portefeuille a été volé, votre neveu a des difficultés financières, etc. La conversation se termine toujours par la même question : pouvez-vous lui transférer de l’argent. Bien entendu, le fraudeur jouera sur vos émotions et votre volonté d’aider.
Appelez votre ami ou votre parent, afin de vous assurer qu’il ne s’agit pas d’une fraude. Si la personne ne répond pas, c’est mauvais signe. Le fraudeur en profitera pour envoyer un message en disant que « le réseau capte mal », « qu’il ne peut pas répondre à l’appel, car il y a trop de bruit de fond », que « le smartphone a des problèmes bizarres », etc. Si on répond à votre appel, écoutez attentivement la voix de votre interlocuteur et posez-lui des questions dont lui seul connaît la réponse.
Votre interlocuteur vous presse de payer rapidement, car il est dans le besoin. Il doit payer une facture le jour même sous peine d’avoir une amende. Une amie s’est fait voler à Rome, elle a besoin d’argent de toute urgence pour manger… Les excuses ne manquent pas.
Même si votre soi-disant proche a une photo de profil, ne vous y fiez pas. Ne remplacez pas un ancien numéro avant d’avoir parlé à la personne et d’avoir la certitude qu’il s’agit bien d’elle. Essayez également d’avoir votre proche en ligne en appelant le numéro que vous avez déjà.
Le lien vers l’invitation à payer ou le numéro de compte semble étrange, ou bien votre connaissance vous demande d’envoyer de l’argent vers un bureau MoneyGram ou Western Union. Dans tous les cas, ne cliquez jamais sur le lien avant d’avoir parlé à votre ami.
Votre fille vous demande 3 000 € pour s’acheter un nouveau smartphone, ou votre ami qui est bloqué à l’aéroport veut vous emprunter 500 € pour payer sa nuit d’hôtel. Souvent, le montant demandé est disproportionné par rapport au coût réel.
Les fraudeurs combinent souvent l’escroquerie de l’ami dans le besoin avec d’autres astuces et il est facile de tomber à nouveau dans le piège. Si, dans un premier temps, vous êtes plus malin que le fraudeur, il est possible qu’il vous appelle plus tard (éventuellement à partir d’un faux numéro de service clientèle ou de l’agence bancaire locale) et qu’il se fasse passer pour un employé de banque, il s’agit alors d’une fraude à la carte bancaire. Ce faux employé signale, par exemple, qu’une activité suspecte a été détectée sur votre compte bancaire. Il vous demande ensuite de transférer temporairement votre argent sur un autre compte « de la banque » (qui, bien entendu, n’existe pas) ou demande les données et/ou le code de votre carte.
Les montants varient généralement de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros. Si vous découvrez que vous avez été victime d’une escroquerie, il y a de grandes chances que le fraudeur ait disparu depuis longtemps. Voici quelques conseils pour éviter de vous faire piéger :