Difference Actions Obligations

juillet 2022

Quelle est la différence entre une action et une obligation ?

En plus de constituer une importante épargne, les actions et les obligations diversifient votre patrimoine. Mais quelle est la différence entre les deux ? Quels sont les éventuels risques, et quelle place leur donner dans votre portefeuille ?

Il est possible d’investir dans une entreprise en achetant des actions ou des obligations :

  • En achetant une action, vous devenez copropriétaire de l’entreprise. Lorsqu’une entreprise émet des actions, elle vend une partie d’elle-même en échange d’argent. Il s’agit donc d’une preuve de participation au capital. En investissant dans des actions, vous pouvez obtenir un rendement, par exemple en vendant une action après une hausse du prix et/ou en percevant un dividende. Si vous vendez en dessous du prix d’achat, vous subissez une perte.

  • En achetant une obligation, vous accordez un prêt à l’entreprise. En échange du prêt d’argent, vous recevez des intérêts et, à la date d’échéance de l’obligation, vous récupérez votre dépôt initial. Toutefois, il n’est pas nécessaire de conserver les obligations jusqu’à leur échéance vous pouvez aussi les vendre avant. Contrairement aux actions, les obligations sont émises par les entreprises, mais aussi par les gouvernements.

Principales différences entre actions et obligations

Cet aperçu reflète des généralités, mais il existe des exceptions.

Actions Obligations
Preuve de participation au capital Preuve de dette
Émises par des entreprises Émises par des entreprises et des gouvernements
Pas de date d’échéance Durée déterminée
Meilleur potentiel de rendement Potentiel de rendement plus faible
Éventuelle participation aux bénéfices par les dividendes Pas de dividende, mais des intérêts payés par le biais de coupon(s)
Risque plus élevé Risque plus faible
Possibilité de fluctuations de prix plus importantes Fluctuations de prix plus faibles
Dans les dernières positions en cas de faillite Priorité aux actionnaires
Pas de garantie de capital Pas de garantie de capital
Droit de vote Pas de droit de vote

Quelle différence en termes de risque et de rendement ?

Les actions sont généralement plus risquées que les obligations, mais offrent des rendements historiquement plus élevés. Au cours des 122 dernières années, les actions ont généré un rendement annuel moyen de 5,3 % (après inflation, dividendes compris). Pour les obligations d’entreprises, le résultat était de 2 % et de 0,7 % pour les obligations d’État. Tel est le résultat d’une étude menée par le Credit Suisse.

Attention : il s’agit de performances passées. Les pourcentages donnent une indication du rendement potentiel, mais ne constituent pas une garantie de performance future.

Que sont les dividendes (actions) et les coupons (obligations) ?

La valeur d’une action peut augmenter. Cependant, il existe un deuxième moyen pour les investisseurs en actions d’obtenir des rendements, lorsque les entreprises distribuent (une partie) de leurs bénéfices. Il s’agit alors d’un dividende. En 2021, les sociétés cotées en bourse ont versé environ 1 339 milliards d’euros de dividendes. Toutefois, ces distributions de bénéfices ne sont pas obligatoires. Certaines sociétés proposent un autre choix : recevoir le dividende en espèces ou en actions supplémentaires.

Les obligations constituent en quelque sorte un prêt. Le titulaire de l’obligation reçoit régulièrement les intérêts de ce prêt sous forme de coupons. En général, le montant du coupon est fixe, ainsi que la durée de l’obligation : par exemple, 3 % avec une durée de 10 ans. Après 10 ans, vous récupérez le montant initialement investi et, entre-temps, vous recevez un coupon à intervalles réguliers.

La situation financière de l’entreprise ou de l’État, ainsi que l’échéance de l’obligation, sont les principaux facteurs déterminant le niveau de taux des obligations. Des échéances plus longues et des notations de crédit plus faibles impliquent souvent des taux d’intérêt plus élevés, tandis que des échéances plus courtes et des notations de crédit plus élevées signifient que les entreprises peuvent émettre des obligations à des taux d’intérêt plus faibles. Une notation de crédit est une évaluation (par une agence de notation de crédit) du risque de crédit d’une entreprise ou d’un gouvernement.

Y a-t-il une grande différence dans les fluctuations de prix ?

On observe généralement que la valeur d’une action peut fluctuer davantage que celle d’une obligation, mais cette constatation ne s’applique pas à toutes les actions ou obligations. La valeur de certaines obligations de sociétés à risque (avec un plus grand risque de faillite) peut fluctuer tout autant que celle de certaines actions. Les actions et les obligations ont souvent (mais pas toujours) une corrélation limitée entre elles, ce qui signifie qu’elles réagissent différemment aux changements du cycle économique.

Que se passe-t-il en cas de faillite ?

Si une entreprise fait faillite, les actionnaires sont les derniers à être remboursés. Dans ce cas, vous risquez de perdre la totalité de votre investissement. C’est l’une des raisons pour lesquelles les actions sont généralement plus risquées que les obligations. Toutefois, en tant qu’investisseur, vous n’êtes pas responsable des dettes de l’entreprise.

Les détenteurs d’obligations courent moins de risques en cas de faillite de l’entreprise. Ils entrent dans la catégorie des créanciers et sont remboursés avant les actionnaires.

Veuillez noter que les actions et les obligations n’offrent aucune garantie du capital, contrairement à l’épargne.

Avez-vous votre mot à dire dans l’entreprise ?

Une action donne généralement un droit de vote à l’assemblée générale. Plus vous possédez d’actions, plus vous avez de droits de vote. Les grands actionnaires peuvent ainsi contribuer à la stratégie de l’entreprise afin de rejeter ou faire passer des propositions. Certaines actions ne confèrent pas de droit de vote. Alphabet (la société derrière Google), par exemple, a une catégorie d’actions qui donne 10 droits de vote par action, une catégorie qui donne un droit de vote par action, et une catégorie qui ne donne aucun droit de vote.

Les détenteurs d’obligations n’ont pas de droit de vote. Peu importe le nombre d’obligations d’une société que vous possédez, vous ne pouvez pas influencer ses décisions.

Qu’en est-il de l’aspect fiscal ?

Vous payez des impôts à la fois sur les actions et les obligations. Voici les règles de base applicables aux particuliers, bien qu’il existe des exceptions :

Taxe boursière

  • Obligations : 0,12 % est prélevé au moment de la vente et de l’achat, avec un maximum de 1 300 euros par transaction. Vous ne payez pas de taxe boursière si vous achetez des actions qui sont émises pour la première fois (sur le marché dit primaire).
  • Actions : 0,35 % est prélevé au moment de la vente et de l’achat, avec un maximum de 1 600 euros par transaction. Vous ne payez pas de taxe boursière si vous achetez des actions qui sont émises pour la première fois (sur le marché dit primaire).

Précompte mobilier

  • 30 % sur les revenus des coupons (obligations) et des dividendes (actions). Cet impôt est généralement déduit immédiatement. Si ce n’est pas le cas (par exemple, si vous possédez un compte de placement à l’étranger), vous devrez normalement le déclarer.
  • Pour les revenus des actions et obligations étrangères, une retenue à la source peut également être prélevée. Cela signifie que le précompte mobilier n’est pas seulement déduit en Belgique, mais aussi dans le pays d’origine. Cette retenue à la source diffère d’un pays à l’autre, et diffère également entre les actions et les obligations : de 0 % à plus de 30 %. Ainsi, les déductions s’élèvent parfois à plus de 60 %. Il est toutefois possible de récupérer (une partie) du précompte mobilier sur les actions.

Impôt sur les plus-values réalisées

  • Actions : 0 % (sauf si le fisc vous considère comme un spéculateur, dans ce cas, vous serez imposé de 33 % plus la taxe communale).
  • Obligations : si le prix d’émission initial de l’obligation était inférieur au prix de remboursement à l’échéance, 30 % sont retenus au moment de la vente.

Taxe sur les titres

Cette taxe de 0,15 % s’applique uniquement aux comptes titres d’une valeur supérieure à 1 million d’euros. Elle est prélevée une fois par an.

Comment choisir entre les actions et les obligations ?

Les obligations et les actions ont toutes deux leur place dans un portefeuille d’investissement bien diversifié. En effet, elles ont souvent (mais pas toujours) une corrélation limitée, ce qui signifie qu’elles réagissent différemment aux changements du cycle économique. Les investisseurs dynamiques, avec un plus grand goût pour le risque, auront généralement davantage d’actions dans leur portefeuille d’investissement. Les investisseurs prudents se tourneront plutôt vers les obligations.

Vous pouvez choisir d’investir dans des actions et des obligations individuelles, ou dans un fonds. Un fonds est un panier de dizaines, voire de centaines d’actions et/ou d’obligations. Si vous investissez dans des actions et des obligations individuelles, vous prenez généralement plus de risques que si vous investissez dans des fonds. Vous investissez votre argent dans une sélection plus restreinte, alors qu’avec les fonds, vous disposez d’un éventail beaucoup plus large d’actions et/ou d’obligations différentes. Investir dans un petit nombre d’actions et d’obligations offre un rendement potentiel plus élevé, mais est également beaucoup plus risqué et nécessite un suivi plus important.

Avant d’investir, il est important de définir votre goût du risque. Par exemple, si vous avez 25 ans et que vous investissez pour bénéficier d’une confortable pension dans 40 ans, vous pouvez probablement vous permettre de prendre plus de risques (et donc d’acheter plus d’actions (fonds) que d’obligations (fonds)) que si vous souhaitez acquérir une maison dans 2 ans ou prendre votre retraite dans 5 ans.

Il est conseillé de n’investir qu’avec de l’argent dont vous n’avez pas besoin à court terme et de disposer au préalable d’une épargne suffisante. Avant d’investir, consultez votre conseiller financier.