Pourquoi bien-être psychologique et financier vont de pair

Environ la moitié des Belges ont des soucis financiers et à peu près un tiers des Belges ressentent un malaise psychologique. Les problèmes d’argent ne sont pas nécessairement liés aux problèmes psychologiques. Dans la pratique, cependant, ils vont souvent de pair et peuvent également s’alimenter les uns, les autres.

Les soucis ont une influence sur votre bien-être financier

Les personnes qui sont en proie aux soucis prennent plus souvent de mauvaises décisions financières. Une enquête du Money and Mental Health Policy Institute menée auprès de 5 500 personnes traversant une période mentalement difficile révèle, par exemple, que les répondants :

• dépensent plus qu’en temps normal pendant ces périodes difficiles (93%)
• trouvent plus difficile de prendre des décisions financières (92%)
• reportent le paiement de factures (74%)
• évitent tout contact avec leurs créanciers (71%)
• ont contracté un emprunt qu’ils n’auraient pas demandé en temps normal (59%)

Toujours selon cette organisation, les personnes ayant des problèmes en tête mettent généralement moins d’argent de côté, sont plus endettées, sont moins souvent propriétaires de leur propre logement, sont moins bien positionnées sur le marché du travail, etc.

Lorsque nous ne nous sentons pas bien dans notre peau, nous sommes également moins attentifs à nos tâches quotidiennes. Il en va de même sur le plan des finances : payer les factures, vérifier l’état des comptes, arriver à l’heure au travail, économiser de l’argent pour les urgences, … Nous notons avec intérêt que ce constat s’applique à tous les groupes de revenus. Quel que soit le montant de votre salaire : en période de mal-être mental, tout le monde commet les mêmes « erreurs » financières.

D’ailleurs, nous ne prenons pas des décisions financières sous le coup de l’émotion uniquement lorsque nous ne nous sentons pas très bien. Parfois, nous sommes fortement influencés par notre humeur du moment. Vous avez probablement déjà acheté quelque chose pour vous remonter le moral (ou celui de quelqu’un d’autre) après une mauvaise journée. Faire du shopping peut vous mettre de bonne humeur : la dopamine, l’hormone du bonheur, se libère, par exemple, juste avant que vous achetiez quelque chose, à savoir au moment où vous placez quelque chose dans votre panier (en ligne). Ainsi, vous vous sentirez bien pendant un moment. Faire les boutiques peut donc avoir un effet « thérapeutique ».

Les problèmes financiers ont une influence sur votre bien-être psychologique

Ces dernières années, de nombreuses personnes traversent des périodes troubles (financièrement). Nous avons d’abord été frappés par le coronavirus. Aujourd’hui, nous devons faire face à l’inflation, à l’explosion des factures d’énergie, à la chute des cours boursiers et au ralentissement économique. Tele-Accueil a même noté récemment une hausse de 16,3% des conversations autour des problèmes financiers par rapport à l’année précédente. Des problèmes qui s’accompagnent souvent d’insomnies, d’angoisses, de ruminations, de sentiments d’impuissance, de disputes avec son conjoint, …

L’association du bien-être psychologique et du bien-être financier fonctionne donc aussi dans l’autre sens. La pression engendrée par les problèmes financiers et l’impression de ne plus contrôler la situation peuvent nous pousser à ruminer nos problèmes. En plus de problèmes physiques dus au stress financier (comme un affaiblissement du système immunitaire et une augmentation de la tension), les soucis financiers augmentent le risque de dépression, ils renvoient une mauvaise image de soi et ils sont source d’angoisses, entre autres. Par conséquent, la personne qui en souffre peut avoir besoin de se reposer et, par exemple, de ne pas travailler (à temps plein).  

Apprenez à connaître les signes

L’argent et le bien-être psychologique sont étroitement liés. C’est pourquoi veiller à se sentir bien mentalement et financièrement peut s’avérer payant, au sens propre.

Nous avons chacun notre manière de gérer nos soucis (financiers). La façon dont vous abordez le stress financier dépend surtout de ce que vous avez appris de vos parents dans le passé. Certaines personnes ont des réactions extrêmes et vont spéculer ou contracter (encore) plus de dettes, par exemple. D’autres font exactement l’inverse et ne dépensent quasiment plus rien.

Il est toujours utile de s’arrêter sur les liens qui unissent votre bien-être mental et financier, même si l’équilibre est bon actuellement. Ces questions peuvent déjà aider :

• Y a-t-il des moments spécifiques auxquels vous avez plus tendance à dépenser de l’argent ?
• À certains moments, avez-vous plutôt tendance à épargner ?
• Que ressentez-vous lorsque vous dépensez de l’argent et que ressentez-vous lorsque vous épargnez ?
• Est-ce que vous vous sentez différent(e) lorsque vous dépensez et lorsque vous épargnez ?
• Pour quelles dépenses ou épargnes ressentez-vous des émotions positives (vous êtes heureux, c’est rassurant) et pour lesquelles ressentez-vous des émotions négatives (vous vous faites du souci, vous ressentez du stress) ?
• Quelles autres questions d’argent déclenchent chez vous des sentiments négatifs ? Par exemple, trouver un e-mail ou un courrier de la banque dans votre boîte aux lettres, prendre rendez-vous avec la banque, …

Si vous voulez approfondir le sujet, vous pouvez tenir un journal de vos dépenses et de votre humeur. Notez-y à chaque fois ce que vous dépensez et pourquoi vous achetez quelque chose. Vous aurez une meilleure idée de l’interaction entre votre bien-être financier et mental et vous découvrirez certains déclencheurs. Cela peut être utile pendant les périodes de difficultés mentales ou financières. Vous disposez dès lors de bases pour vous aider à prendre des décisions en toute connaissance de cause, de modifier vos habitudes d’achat et d’épargne ou de trouver de l’aide.

Besoin d’aide ?

Vous vous inquiétez souvent pour l’argent et/ou votre bien-être mental ou vous remarquez que quelqu’un de votre entourage ne va pas bien ? N’attendez pas que ça passe « tout seul », parlez-en. Vous pouvez demander l’aide d’un professionnel, discuter avec quelqu’un de votre entourage proche ou entamer une discussion sous le couvert de l’anonymat par l’intermédiaire de Tele-Accueil.