En Belgique, le microfinancement a surtout pour vocation de donner un coup de pouce initial à des indépendants en début d’activité. Dans les pays en développement, les ONG y recourent pour donner aux plus pauvres un accès aux services financiers. Tour d’horizon.
Si vous connaissez le microfinancement, c’est probablement grâce à des ONG telles qu’Oxfam. Ces organisations recourent à cet outil pour offrir un accès aux services financiers de base aux habitants les plus démunis des pays en développement. Le ‘microfinancement’ est l’appellation générique donnée à différentes solutions et services bancaires portant sur de petits montants. Ces solutions et services peuvent être des crédits, des assurances ou de l’épargne. En Belgique, le microfinancement est surtout utilisé pour octroyer des prêts, d’un montant réduit, aux indépendants en début d’activité.
En Belgique, on distingue grosso modo deux formes de microcrédit. La première aide les indépendants à lancer leur affaire ; la seconde octroie des prêts modiques aux particuliers.
Dans notre pays, il n’est pas simple pour un indépendant débutant d’obtenir un crédit. Pour nombre de candidats, impossible de constituer la garantie bancaire requise ou de rassembler un apport personnel suffisant. Il arrive aussi très souvent que l’organisme prêteur estime que le plan d’entreprise n’est pas suffisamment mûr, ou refuse d’investir dans certains secteurs.
En Belgique, il n’existe que quelques institutions qui accordent des microcrédits aux indépendants débutants. L’ASBL Hefboom propose ce qu’elle appelle des ‘crédits d’impulsion’ et des ‘crédits culturels’, tandis que microStart octroie aussi des microcrédits aux indépendants. Les taux appliqués sont relativement élevés. Hefboom applique un taux jusqu’à 3% seulement aux crédits culturels mais, comme leur nom l’indique, ils sont réservés aux acteurs du secteur de la culture.
Ces organismes de crédit couplent généralement leur crédit à un coaching. Comme des informations qui aident l’indépendant à se lancer. Ou encore des conseils juridiques, de l’aide à la comptabilité, l’élaboration d’un plan d’entreprise, etc.
Plusieurs banques belges acceptent d’octroyer aux particuliers des crédits à court terme pour un montant réduit. Dans la pratique, ces prêts ne font pas l’objet d’une formule distincte, mais se présentent sous la forme d’options spécifiques à courte échéance et d’un montant modique (à partir de 500 euros). Ces crédits ne requièrent pas d’apport personnel et se remboursent par mensualités. Leur taux d'intérêt est sensiblement supérieur à celui des crédits ordinaires.
En Belgique, les personnes qui ne peuvent obtenir un crédit auprès d’institutions financières classiques s’adressent parfois à des fournisseurs de crédit privés. Souvent, les taux d'intérêt appliqués sont très élevés, parfois jusqu’à 10%. En raison de ces taux usuraires, ces microcrédits ont généralement pour effet non pas de sortir le bénéficiaire de sa situation financière difficile, mais de l’y enfoncer.
Le microfinancement octroyé par des institutions financières agréées est soumis à de rigoureux contrôles, afin de prévenir tout abus. D’où notre règle d’or : évitez les fournisseurs de crédit privés et n’empruntez qu’auprès d’organismes publics ou de banques agréées.
Le microfinancement est surtout populaire dans les pays en développement. Les ONG et les fonds d'investissement y mènent souvent des projets de financement pour les particuliers et les petites entreprises. Ce financement s’accompagne généralement d’un coaching. Outre les microcrédits, ils proposent aussi des solutions de micro épargne et de micro assurance.
Tout comme le commun des mortels, les personnes démunies souhaitent se constituer une petite réserve financière, en vue d’un achat plus important ou pour leurs vieux jours. La micro épargne est spécialement destinée aux personnes qui disposent de faibles moyens financiers. Elle se caractérise par une très grande sécurité, car ces personnes ne peuvent se permettre de perdre tout ou partie de leur petit capital. Cette épargne doit aussi rester disponible avec flexibilité, et être mobilisable en cas de nécessité : maladie, mauvaise récolte…
La micro assurance est surtout utilisée dans les pays en développement pour se prémunir d’un coup du sort inattendu. Lorsqu’un ménage dispose de moyens (très) limités, une maladie de longue durée, un décès dans la famille ou une catastrophe naturelle ont un impact majeur, certainement en l’absence de sécurité sociale. La micro assurance permet à un agriculteur de se prémunir contre les conséquences financières d’une mauvaise récolte, ou à une famille de compenser les dégâts d’un ouragan, par exemple.
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